Une éthique au service de l’économie circulaire
Interview de Laurent Convert par le journal Plastilien, qui évoque les dernière nouveautés au sein de son entreprise dédiée à la transformation et la revalorisation des matières plastiques.
Pouvez-vous nous présenter l’activité de votre entreprise et ses dernières évolutions ?
Depuis sa création en 1992, Mat propose son expertise dans le domaine des équipements dédiés à la transformation des plastiques.
Elle a vocation à distribuer et mettre en place les machines chez le client, pour l’ensemble des procédés de transformation des plastiques ainsi que la régénération, la regranulation et le broyage des pièces plastiques.
Mat Technologic propose également des équipements périphériques permettant de répondre à toutes les applications telles que silos, vidangeurs automatiques, détecteurs de métaux, doseurs, aspirateurs, dessicateurs, thermorégulateurs, etc…
Nous avons développé notre expertise dans les domaines de la transformation des plastiques et du recyclage industriel, et pratiquons notamment la revalorisation des plastiques post-consommation, via le lavage à sec ou sous eau et la séparation mécanique et aéronautique des matières plastiques contaminées.
Notre entreprise a renforcé son activité en 2016 grâce l’acquisition de la société SKE Koening Equipement dotée d’une solide expertise dans l’extrusion des films et ses différents métiers.
Nous sommes bien présents sur le plateau de Saint Sigolène.
Nous développons aussi une activité avec un partenaire dans le domaine de l’extrusion bulle.
Virage en 2018
Nouveau virage en 2018 avec la création de MAT SPE, une structure dédiée à la fabrication de machines spéciales.
Nous sommes les fournisseurs de grands comptes notamment dans le secteur cosmétique. Nous bénéficions d’un savoir-faire complémentaire avec la conception d’armoires électriques, l’automatisation et l’ingénierie.
Le client bénéficie d’indicateurs permanents, a la possibilité de suivre les données sur ordinateur et de maîtriser la consommation énergétique.
Dorénavant, nous sommes en mesure de fournir des solutions clefs qui nous sont propres, et une prestation plus pointue à nos clients.
Dans la continuité de notre démarche d’économie circulaire, nous distribuons et installons des systèmes de tri optiques mis au point par Sesotec, spécialisé dans les solutions de systèmes de détection, de séparation et de tri.
Comment avez-vous vécu la crise sanitaire ?
Nous nous sommes adaptés et, dans la mesure du possible, j’ai proposé des mesures de télétravail à mon équipe.
Dès janvier, j’ai été informé et sensibilisé à l’ampleur de la situation en Chine, et je pressentais le déclenchement épidémique en Europe… J’ai mis en place des mesures de chômage partiel.
Au final, nous avons trouvé des solutions : nos clients nous ont offert la possibilité de travailler dans leurs propres locaux. J’ai veillé au respect du protocole sanitaire et échangé avec le personnel. Parfois, nous avons eu recours à la sous-traitance.
Le volume des commandes a chutés mi-avril, toutefois nous avons réussi à maintenir notre activité et avons été peu touchés.
Nous avons développé notre expertise dans les domaines de la transformation des plastiques et du recyclage industriel
Pouvez vous nous parler de vos deux derniers partenariats industriels ?
Nous travaillons actuellement avec un compoundeur établi dans le Nord Ouest, qui produit des poudres de plastiques destinées à la fabrication de pièces de grandes dimension par rotomoulage, pour l’industrie automobile. Nous leur fournissons des machines spéciales.
Ainsi des volumes de granulés sont transformés en poudre calibrée via la micronisation.
Nous partons d’une résine vierge pour ensuite s’orienter vers une régénération avec une granulométrie maîtrisée.
Soutien de l’Ademe
Nous sommes également partenaires d’un enfouisseur qui collecte, recycle et valorise tous les déchets professionnels post consommation, issus du bâtiment, des chantiers de construction et des déchets industriels.
Nous traitons la gamme complète, partons d’un déchet provenant de la déconstruction immobilière et évitons l’enfouissement. Nous récupérons les tuyaux enterrés, les gaines électriques, les déchets de menuiseries PVC qui sont contaminés et effectuons des opérations d’épuration, de tri.
Notre démarche réalisée avec le soutien de l’Ademe, s’inscrit dans l’économie circulaire, le recyclage…
D’autre projets sont en cours de réflexion dans le recyclage des matières plastiques en fin de vie.
Des craintes
Je crois vraiment aux valeurs du recyclage même si la conjoncture actuelle lui est défavorable.
Ma crainte est que la baisse du coût des matières plastiques vierges dissuade les industriels les plus convaincus d’utiliser des matières recyclées finalement plus coûteuses.
Une tendance qui, à plus long terme, pourrait mettre à mal la pratique du recyclage dans les années à venir…
Avez vous été amené à recruter dans le cadre de votre croissance ?
Pour notre division du recyclage des plastiques, nous avons recruté un technicien chargé de projet en charge de la gestion de nos dossiers et des produits Sesotec.
Nous avons embauché un chargé marketing, missionné pour la rédaction des projets et épauler notre bureau d’étude. Un commercial est venu renforcer notre équipe sur l’Ain et la Bourgogne Franche-Comté.
Enfin un technicien dédié à l’activité des machines spéciales devrait prochainement nous rejoindre.
*Interview à retrouver page 48 du journal Plastilien de septembre 2020
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